par Thomas Van Rumst | le 26 mars 2013 | revue 11 / KEL EPOK GEEK | thème Clinique
Hakim, jeune homme de 21 ans, est toujours pressé lorsqu’il arrive à la permanence des Studios du Courtil. Il circule beaucoup et vient nous raconter ce qu’il a vu. C’est alors tout un spectacle, non sans qu’il en rie lui-même. Pourtant, « j’ai l’air de sourire, mais c’est du sérieux » précise-t-il. C’est un sourire sardonique. Le sérieux dont il parlait concernait plus précisément la série de ses ex…portables, des téléphones portables qu’il échange si frénétiquement que cela fait symptôme pour lui : « Il faut que j’aille voir un pédopsychiatre ».
Ce point symptomatique semblait un point en faveur de son admission aux Studios, malgré la persécution dont il était l’objet. Nous avions alors la crainte que la persécution n’envahisse tout son espace. Hakim est tout le temps vu, il est le centre du regard qui ne se localise pas et qui circule avec lui. En face de son groupe il y avait un arrêt de bus, tout le monde pouvait voir où il habitait et même dans le bus il n’osait pas descendre en face de sa porte. Logiquement, il demandait un studio en dehors du centre de ville. Là, tout irait bien. Il ne parlerait à personne, surtout pas à ses voisins, et n’aurait besoin que de circuler en vélo. Image d’Épinal où il se montrait assez débrouillard et dont on ne pouvait que soupçonner un envers qui ferait irruption dans son paysage. Dans ce tableau, comment Hakim se débrouille-t-il avec ce qui le persécute ?